Le besoin de revenir à la raison d’être
Une organisation se développe souvent à partir d’une idée ou d’un marché, avec une stratégie commerciale et des objectifs en croissance.
Arrive un seuil, un moment dans l’histoire de l’entreprise ou de l’association, où le besoin de revenir à la raison d’être de tout ce que l’on fait apparaît essentiel.
Lorsque les tâches réalisées depuis longtemps, les rôles devenus des revendications ou les objectifs chiffrés guident chacun, ce sont les intérêts et façon de voir individuelles qui motivent les choix et les attitudes. Cela conduit inévitablement à des tensions et une perte de sens, une attente démesurée de reconnaissance ou parfois même de valorisation affective.
Quand les objectifs, les expertises ou les habitudes ne suffisent plus à se démarquer sur le marché et ne permettent plus aux collaborateurs de s’épanouir, vient le temps de formuler la raison d’être de tout ce que nous faisons. Sans cela, chacun est animé par la réussite de son service au détriment de celui des autres, assène ses vérités selon son point de vue, agit à partir de ce qui a du sens pour lui ou ce qui lui semble raisonnable en fonction de son expérience…
La Loi Pacte
« Les entreprises ne se limitent pas à la recherche du profit. L’entreprise doit être le lieu de création et de partage de sa valeur. Le Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE) permet de redéfinir la raison d’être des entreprises et de renforcer la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux liés à leur activité. »
L’article 1835 du Livre III du code civil est modifié : « Les statuts peuvent préciser une raison d’être, constituée des principes dont la société se dote et pour le respect desquels elle entend affecter des moyens dans la réalisation de son activité. »
Cette modification consacre les engagements pris par nombre d’entreprises au titre de la responsabilité sociale et environnementale. La raison d’être est le projet de long terme dans lequel s’inscrit l’objet social de l’entreprise. La consécration de cette notion dans le code civil incite les entreprises à être plus orientées vers le long terme. [en savoir plus]
L’idée principale est de mettre en avant la considération des enjeux sociaux, environnementaux et territoriaux dans la stratégie globale et l’activité des entreprises.
Pourquoi l’entreprise existe-t-telle ?
La raison d’être répond donc à la question : « Pourquoi l’entreprise existe-t-telle ? ».
Que manquerait-il si elle n’existait pas ? Qu’a t-elle de spécifique qui se décline dès à présent et dans le temps long, qui est différenciant par rapport aux concurrents, qui prend en compte l’ensemble de son écosystème et contribue à y apporter sa part pour le bien de tous, dans une perspective de souci du bien commun et de l’intérêt général ?
La raison d’être s’élabore par une prise en compte des idées de chaque collaborateurs de l’organisation, c’est un travail de fond qui nécessite de l’ouverture, de la passion, de l’esprit de synthèse. Elle est juste lorsqu’elle est consensuelle.
La raison d’être permet de trouver des idées nouvelles, d’adapter sa stratégie commerciale, de prendre des décisions, de se transformer, d’intégrer de nouveaux collaborateurs, d’orienter la culture de l’entreprise, … Elle garantit une cohérence de but, d’engagement et par la même, favorise un management subsidiaire.
En résumé
La raison d’être est une boussole pour les décisions stratégiques
- Elle incite l’entreprise à attester de ce qu’elle est dans son écosystème, prenant en compte sa responsabilité sociétale, environnementale et territoriale
- Elle est différenciante
- Elle est engageante en ce qui concerne l’impact des activités de l’entreprise
- Elle est un levier pour attirer les talents, notamment les jeunes en quête de sens
- Elle fonde les relations avec l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise