Former des organisations éthiques


Moraliser le capitalisme ? 

Au cours des siècles, l’activité économique a souvent été vue comme amorale ou même immorale. Il fallait réguler au maximum les transactions économiques pour se préserver de leur manque de moralité. C’est pourquoi 2000 ans avant Jésus-Christ dans le fameux code d’Hammourabi, dont vous pouvez contempler la magnifique stèle au musée du Louvre à Paris, on trouve les premières règles de transactions commerciales de l’humanité. 

Aujourd’hui, en termes économiques, on parle de limiter les externalités négatives des entreprises. Il s’agit de limiter toutes les conséquences négatives sur l’environnement et la société des activités des entreprises dont le premier but “serait” le profit économique opposé à la justice sociale et environnementale. 

Une autre tendance de fond s’est développée dans l’histoire. Elle estime que l’activité économique participe d’un mieux-être social de la société. Cela commence au niveau même de l’entreprise, communauté sociale d’hommes et de femmes qui engagent leurs personnes dans un projet commun pour créer de la richesse.

Enfin, depuis les années 1950, la notion de responsabilité sociale et environnementale des entreprises n’a fait que se développer, tout en restant pendant longtemps à la marge de la gouvernance, pour devenir aujourd’hui un impératif de réussite et de performance des organisations. 

Alors l’entreprise, objet moral ou immoral ?  

 

Quand on parle d’éthique…

Pour sortir de cette alternative entre moralité et immoralité, toujours associée à une représentation particulière du bien, le terme d’éthique, concept antique, a été privilégié dans le champ des organisations. 

Il n’a d’abord fait que traduire le terme de “compliance”. On limitait alors l’éthique à une logique “défensive” visant à se conformer à des règles pour ne pas être pris à défaut. 

Plus récemment, on a compris qu’il était temps d’entrer dans une vision plus proactive et holistique de l’éthique, ce qui nous rapproche de sa définition originelle. Car l’éthique c’est d’abord l’art de faire des choix justes pour soi et pour les autres dans un contexte souvent complexe. On perçoit bien combien l’éthique a à voir avec la gouvernance et le management. 

 

Plus que des choix isolés, une modalité éthique de l’organisation

Pour Bowen, père de la Responsabilité sociale et environnementale des entreprises, une organisation responsable est une organisation qui se donne “l’obligation à suivre des politiques, à prendre des décisions, à suivre des lignes d’action qui sont désirables en termes d’objectifs et de valeurs de notre société”. Bowen ne parlait pas d’actions isolées, mais quand il parlait de “politiques” de l’entreprise, il parlait de la stratégie de l’entreprise et de la mise en œuvre opérationnelle de cette stratégie en prenant en considération l’ensemble des parties prenantes de l’organisation, internes et externes. 

Autrement dit, agir de manière éthique pour une organisation, c’est gouverner autrement, en prenant en compte l’ensemble des parties prenantes de l’organisation au sein d’un environnement social et environnemental. Cela va bien plus loin que mener des actions positives pour l’environnement ou pour la société, même s’il peut être bon de soutenir tel projet associatif sur le territoire, ou d’avoir une politique de tri des déchets dans l’organisation. 

Et il ne suffit pas d’avoir un bel objectif, il s’agit d’aligner l’ensemble des choix, à tous les niveaux, en accord avec ce bel objectif. Une organisation ne peut être dite éthique si elle mène des objectifs de respect de l’environnement en mettant en souffrance ses propres collaborateurs. 

L’organisation éthique est celle qui a conscience d’être un écosystème de parties prenantes qui vise un intérêt commun (collaborateurs, actionnaires, clients, fournisseurs, acteurs du territoires, etc.)  dans un écosystème naturel et sociétal dont nous avons la responsabilité collective de prendre soin. 

Pour le dire autrement, une organisation ne sera vraiment éthique que si son mode de management  est accordé à une fin qui sert un intérêt commun de l’ensemble des parties prenantes tout en visant le soin de la société et de l’environnement. 

 

Agir de façon alignée 

Une organisation éthique est une organisation alignée entre l’être et le faire. Cet alignement part d’une raison d’être qui exprime la vision et les valeurs qui porte son projet de création de richesses. Cette raison d’être est mise en œuvre concrètement dans chacune des unités et des services. Mais plus que d’une mise en œuvre d’un programme, il s’agit de relations dans lesquelles chacun se sent engagé et impliqué. 

Toute organisation met en œuvre une triple expérience d’engagement. Une expérience subjective dans le sens où des individus singuliers engagent leur liberté au service d’un projet qui a du sens. Une expérience collective dans le sens où l’organisation met des personnes en relation avec d’autres, où l’action des uns est dirigée vers d’autres. Une expérience objective dans le sens où l’organisation a pour but la création de biens et services concrets dans le cadre de règles de règles et de procédures. 

 

L’approche subsidiaire accordée à une organisation éthique 

Chez Spire, nous percevons combien l’intention éthique d’une organisation passe par la qualité des relations managériales. C’est pourquoi la subsidiarité qui passe par des managers en soutien pour la croissance et le développement des collaborateurs est au service d’organisations éthique. 

Une organisation subsidiaire met au cœur des personnes au service d’un intérêt commun dans une société et un environnement à protéger. La mobilisation des actions de chacun au service du collectif, la participation active, le sens éprouvé individuellement et collectivement sont aujourd’hui le gage essentiel de la réussite des organisations.

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